
Choisir un climatiseur au Québec est un investissement stratégique sur 12 mois, pas une simple dépense estivale.
- Le système le plus populaire, la thermopompe murale, est souvent le plus rentable grâce aux subventions provinciales et fédérales.
- La performance en chauffage (HSPF) est un critère plus important que l’efficacité en climatisation (SEER) pour un retour sur investissement rapide.
Recommandation : Analysez votre besoin global (climatisation et chauffage) et le coût total de possession sur 10 ans, incluant les subventions, avant de prendre une décision.
Les étés québécois sont de plus en plus synonymes de canicules intenses et d’une humidité accablante qui transforment nos maisons en véritables fournaises. Dormir devient une épreuve, le télétravail un supplice, et l’idée d’investir dans un système de climatisation passe du luxe à la nécessité. Face à ce besoin, le réflexe est souvent de chercher la solution la plus rapide ou la moins chère : un climatiseur de fenêtre bruyant, une unité portative encombrante. Ces solutions semblent régler le problème à court terme, mais elles ne font souvent qu’effleurer la surface d’une question bien plus profonde.
La plupart des guides se contentent de comparer les types d’appareils de façon générique. Mais si la véritable clé n’était pas de choisir un « climatiseur », mais plutôt un « système de confort » adapté à la réalité québécoise ? L’enjeu n’est pas seulement de refroidir votre salon en juillet, mais d’optimiser l’efficacité énergétique de votre demeure à l’année. C’est un changement de perspective : passer d’une dépense réactive à un investissement stratégique dans la valeur et le confort de votre propriété.
Cet article vous propose une nouvelle grille de lecture. Nous n’allons pas seulement comparer des produits, nous allons vous apprendre à penser comme un expert en confort résidentiel au Québec. Nous analyserons les coûts réels au-delà du prix d’achat, décortiquerons le jargon technique pour que vous puissiez négocier d’égal à égal avec les installateurs, et révélerons comment les généreuses subventions gouvernementales peuvent rendre les options les plus performantes étonnamment accessibles. Préparez-vous à transformer votre approche pour ne plus jamais subir la chaleur.
Pour vous guider dans cette démarche stratégique, cet article est structuré pour répondre progressivement à toutes vos questions, du choix initial du système jusqu’à l’optimisation de sa performance et son intégration dans une vision globale de l’efficacité énergétique de votre maison.
Sommaire : Le guide ultime pour choisir votre système de climatisation au Québec
- Climatiseur mural, central ou de fenêtre : quel système est fait pour votre maison ?
- Le « mini-split » expliqué : pourquoi la thermopompe murale est si populaire au Québec
- L’erreur de placement de votre climatiseur mural qui le rend inefficace
- Combien de BTU pour climatiser votre salon ? Le calcul simple pour ne pas vous tromper
- L’entretien de votre climatiseur que vous oubliez de faire (et qui double votre consommation)
- Canicule : comment garder votre maison fraîche sans faire exploser votre compte d’Hydro
- SEER, HSPF : comment déchiffrer le jargon pour choisir la thermopompe la plus performante
- Adieu mazout, bonjour efficacité : le guide pour choisir votre nouveau système de chauffage
Climatiseur mural, central ou de fenêtre : quel système est fait pour votre maison ?
La première décision à prendre est celle du type de système. Ce choix dépend presque entièrement de trois facteurs : le type de votre habitation, votre budget et vos attentes en matière de confort. Oublions un instant les détails techniques pour nous concentrer sur la réalité du marché immobilier québécois. Un condo sur le Plateau n’a pas les mêmes contraintes qu’un bungalow à Brossard.
Le climatiseur de fenêtre est la porte d’entrée. Peu coûteux à l’achat et facile à installer soi-même, il est idéal pour une seule pièce, comme une chambre ou un petit bureau. Cependant, son efficacité est limitée, il est souvent bruyant, et il condamne une fenêtre. De plus, de nombreux syndicats de copropriété en interdisent l’usage pour des raisons esthétiques et de sécurité. C’est une solution de dépannage, pas un investissement à long terme.
Le système central représente le summum du confort. Intégré aux conduits de ventilation de votre chauffage à air pulsé, il distribue l’air frais de manière uniforme dans toute la maison. C’est une solution silencieuse et invisible. Son principal obstacle est son coût d’installation élevé et le prérequis d’avoir déjà des conduits. L’installation d’un système central peut aussi nécessiter une mise à niveau de votre panneau électrique, un coût additionnel non négligeable qui, selon les données des entrepreneurs électriciens québécois, se situe entre 2000 $ et 3500 $ pour passer à un panneau de 200A.
Enfin, le climatiseur mural, ou « mini-split », est le champion de la polyvalence et la solution la plus installée au Québec. Il se compose d’une unité extérieure (le compresseur) et d’une ou plusieurs unités intérieures. Il ne requiert pas de conduits, ce qui le rend parfait pour les maisons avec plinthes électriques. Il est très efficace, silencieux et permet de climatiser des zones spécifiques. Le tableau suivant illustre bien le coût total de possession pour différents types d’habitations québécoises.
| Type d’habitation | Climatiseur mural (mini-split) | Système central | Climatiseur de fenêtre |
|---|---|---|---|
| Bungalow de banlieue (1500 pi²) | 6 500 $ – 9 000 $ | 10 500 $ – 14 500 $ | Non recommandé |
| Condo en tour (800 pi²) | 4 500 $ – 6 500 $ | Non applicable | 4 100 $ – 4 900 $ |
| Duplex du Plateau (1200 pi²) | 6 800 $ – 8 300 $ | 9 300 $ – 12 300 $ | 5 200 $ – 5 800 $ |
Pour les propriétaires de condos, une discussion avec le syndicat de copropriété est une étape non négociable. Des règles strictes peuvent régir l’installation, l’apparence et le niveau de bruit des unités, particulièrement les unités extérieures.
Le « mini-split » expliqué : pourquoi la thermopompe murale est si populaire au Québec
Si vous entendez vos voisins parler de leur nouveau « mini-split », ils font référence à une thermopompe murale. La raison de sa popularité fulgurante au Québec tient en deux mots : efficacité et polyvalence. Contrairement à un climatiseur classique, une thermopompe est un appareil réversible. Elle climatise en été en extrayant la chaleur de votre maison et la rejette à l’extérieur. En hiver, elle inverse le processus : elle capte la chaleur présente dans l’air extérieur (même par temps très froid) et la transfère à l’intérieur pour chauffer votre maison. C’est là que réside son génie : elle ne crée pas de chaleur, elle la déplace.
Cette technologie en fait un investissement confort 12 mois, parfaitement adapté à notre climat de grands écarts. Au lieu d’avoir un système de chauffage et un système de climatisation distincts, la thermopompe fait les deux. C’est ce qui la rend si attrayante d’un point de vue financier, surtout lorsqu’on intègre les subventions dans le calcul. Le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral encouragent fortement l’installation de ces systèmes pour réduire la consommation énergétique. Des programmes comme LogisVert d’Hydro-Québec peuvent réduire considérablement la facture initiale.
Par exemple, une analyse des programmes actuels montre que pour une thermopompe murale performante, l’aide financière change complètement la donne. Une thermopompe éligible peut bénéficier d’une subvention substantielle, comme le confirme une simulation basée sur le programme LogisVert d’Hydro-Québec, pouvant atteindre 6 700 $. Ainsi, un appareil de 4 500 $ pourrait ne vous coûter que 2 200 $ après subvention, soit une réduction de plus de 50 %. Le coût initial, qui semblait élevé, devient soudainement très compétitif par rapport à des solutions moins efficaces.
Pour les maisons à plusieurs étages ou avec des zones aux besoins différents, les systèmes « multizones » sont la solution idéale. Une seule unité extérieure peut alimenter jusqu’à cinq unités intérieures, chacune avec son propre thermostat. Cela permet de climatiser le salon et les chambres à l’étage de manière indépendante, optimisant le confort et les économies d’énergie, comme l’illustre le schéma ci-dessous.

Cette capacité à gérer différentes zones de manière indépendante est l’un des plus grands avantages du système mural. Vous ne gaspillez pas d’énergie à refroidir des pièces inoccupées, ce qui se traduit par des économies directes sur votre facture d’Hydro-Québec.
L’attrait financier est indéniable, mais il ne faut pas oublier que la performance de ces appareils, surtout en mode chauffage durant nos hivers rigoureux, dépend grandement de la qualité du modèle et de l’installation.
L’erreur de placement de votre climatiseur mural qui le rend inefficace
Vous avez investi dans une thermopompe murale performante, mais vous avez l’impression qu’elle tourne sans arrêt sans jamais vraiment rafraîchir la pièce ? Le problème n’est peut-être pas l’appareil, mais son emplacement. Une erreur de placement, aussi bien pour l’unité intérieure que pour l’unité extérieure, peut saboter son efficacité et faire grimper votre consommation électrique de façon spectaculaire. C’est l’un des aspects les plus sous-estimés par les propriétaires.
L’erreur la plus commune pour l’unité intérieure est de l’installer sur un mur directement exposé au soleil ou près d’une source de chaleur (comme des luminaires ou des appareils électroniques). Le thermostat de l’unité, qui mesure la température de la pièce, est alors « trompé ». Il détecte une température beaucoup plus élevée que la température ambiante réelle. Par conséquent, l’appareil continue de fonctionner à plein régime, tentant de refroidir une « chaleur fantôme ». Une étude menée sur des installations au Québec a révélé qu’une unité mal placée peut enregistrer une température de 3 à 5°C supérieure à la réalité, la forçant à fonctionner jusqu’à 40 % plus longtemps que nécessaire.
De même, il faut éviter de placer l’unité là où son flux d’air est obstrué par des meubles hauts ou des rideaux. L’air frais doit pouvoir circuler librement pour se mélanger à l’air de la pièce. Un flux d’air bloqué crée des cycles courts et inefficaces, où l’appareil s’arrête et redémarre constamment.
Quant à l’unité extérieure, son placement est crucial pour sa survie et sa performance durant l’hiver québécois. L’installer trop près du sol est une garantie de la voir ensevelie sous la neige, ce qui bloque la circulation d’air et peut endommager le ventilateur. La placer sous une gouttière expose l’appareil à des chutes de glace potentiellement destructrices. Un bon installateur connaît ces risques et suivra des règles précises pour assurer la longévité de votre investissement.
Votre plan d’action pour le placement de l’unité extérieure
- Surélévation : Installez l’unité sur des supports muraux ou au sol pour qu’elle soit à un minimum de 60 cm (24 pouces) du sol afin d’éviter l’accumulation de neige.
- Dégagement : Assurez un dégagement d’au moins 30 cm sur les côtés et à l’arrière, et de 120 cm à l’avant pour une circulation d’air optimale.
- Protection : Évitez les zones directement sous la pente du toit ou les gouttières. L’installation d’un petit abri (« déflecteur de neige ») est fortement recommandée.
- Orientation : Si possible, orientez la sortie du ventilateur à l’abri des vents dominants d’hiver pour faciliter le cycle de dégivrage.
- Vibrations : Exigez des supports équipés d’amortisseurs anti-vibration pour éviter que le bruit ne se propage dans la structure de la maison.
En somme, un bon placement n’est pas un détail, c’est une condition essentielle pour que votre système livre la performance pour laquelle vous avez payé. Une conversation approfondie avec votre installateur sur ces aspects est un signe de son professionnalisme.
Combien de BTU pour climatiser votre salon ? Le calcul simple pour ne pas vous tromper
Le terme « BTU » (British Thermal Unit) est l’unité de mesure de la puissance d’un climatiseur. Choisir le bon nombre de BTU est absolument fondamental. Contrairement à l’idée reçue, « plus gros n’est pas mieux ». Un appareil surdimensionné est tout aussi problématique qu’un appareil sous-dimensionné. Il est donc crucial de faire un calcul juste, adapté à votre réalité québécoise.
Un climatiseur sous-dimensionné fonctionnera constamment sans jamais atteindre la température désirée, entraînant une usure prématurée et une surconsommation d’énergie. À l’inverse, un climatiseur surdimensionné refroidira la pièce très rapidement, mais s’arrêtera avant d’avoir eu le temps de faire son deuxième travail essentiel : la déshumidification. Vous vous retrouverez avec une pièce froide mais désagréablement humide et moite, un problème fréquent durant nos étés. Ce fonctionnement par cycles courts (short-cycling) est également très inefficace et gaspille de l’énergie.
Alors, comment déterminer la puissance nécessaire ? Les calculateurs en ligne sont souvent trop simplistes. Voici une méthode de calcul en 6 étapes, pondérée pour les spécificités de nos habitations :
- Calcul de base : Mesurez la superficie de la pièce en pieds carrés (longueur x largeur).
- Multiplication initiale : Multipliez cette superficie par 20. Ce chiffre est un bon point de départ pour la climatisation. (Ex : une pièce de 500 pi² nécessite une base de 10 000 BTU).
- Ajustement pour l’ensoleillement : Si la pièce est très ensoleillée (grandes fenêtres orientées sud ou ouest), augmentez le résultat de 10 %. Si elle est plutôt ombragée, diminuez-le de 10 %.
- Ajustement pour l’occupation : Ajoutez environ 400 BTU pour chaque personne qui occupe habituellement la pièce au-delà de deux personnes.
- Ajustement pour les sources de chaleur : Si la pièce est une cuisine, ajoutez 4 000 BTU pour compenser la chaleur des appareils.
- Ajustement pour l’isolation : Pour une maison ancienne (avant 1980) mal isolée, majorez le total de 20%. Pour une construction récente (type Novoclimat), vous pouvez le réduire de 10%.
Par exemple, pour un salon de 400 pi² très ensoleillé dans une maison des années 90, occupé par 3 personnes : (400 x 20) = 8000 BTU. +10% (soleil) = 8800 BTU. +400 BTU (1 pers. suppl.) = 9200 BTU. Une unité de 9000 ou 10 000 BTU serait appropriée. Les installateurs recommandent souvent une unité de 12 000 BTU, mais il est important de comprendre ce calcul pour pouvoir discuter leur proposition.
Un professionnel qualifié prendra en compte d’autres facteurs comme la hauteur des plafonds, le type de fenestration et la qualité de l’isolation de votre entretoit, mais cette méthode vous arme pour éviter les erreurs grossières de dimensionnement qui coûtent cher en confort et en électricité.
L’entretien de votre climatiseur que vous oubliez de faire (et qui double votre consommation)
L’installation est terminée, la fraîcheur est enfin là. La plupart des propriétaires considèrent alors le dossier clos. C’est une erreur coûteuse. Un système de climatisation, et plus encore une thermopompe, est un appareil mécanique de précision qui requiert un entretien régulier pour maintenir sa performance, assurer sa longévité et éviter une surconsommation énergétique. Négliger l’entretien, c’est comme ne jamais faire de changement d’huile sur une voiture neuve : les problèmes sont garantis.
Il existe deux niveaux d’entretien. Le premier est celui que vous pouvez et devez faire vous-même. La tâche la plus importante est le nettoyage des filtres de l’unité intérieure. Des filtres encrassés par la poussière et les allergènes réduisent drastiquement le débit d’air, forçant le ventilateur à travailler plus fort et diminuant la capacité de refroidissement. Cette simple opération, à faire toutes les 4 à 6 semaines en période d’utilisation, peut réduire la consommation d’énergie de votre climatiseur de 5 % à 15 %. Il s’agit simplement de retirer les filtres, les rincer à l’eau tiède, les laisser sécher complètement et les remettre en place. Assurez-vous également que l’unité extérieure reste dégagée de feuilles, de branches ou de toute autre obstruction.
Le deuxième niveau est l’entretien professionnel annuel. Celui-ci est indispensable et doit être effectué par un technicien certifié. Cet entretien va bien au-delà d’un simple nettoyage. Le technicien effectuera une série de vérifications critiques :
- Nettoyage des serpentins : Les serpentins de l’évaporateur (intérieur) et du condenseur (extérieur) accumulent une fine couche de saleté qui agit comme un isolant, empêchant le transfert de chaleur. Un nettoyage chimique redonne à l’appareil son efficacité d’origine. Un serpentin sale peut augmenter la consommation jusqu’à 30 %.
- Vérification du réfrigérant : Le technicien s’assure que le niveau de réfrigérant est optimal. Un système qui fuit ou qui est sous-chargé ne refroidira pas efficacement et peut gravement endommager le compresseur, la pièce la plus chère à remplacer.
- Inspection du drainage : Le processus de climatisation génère de la condensation qui doit être évacuée. Un drain bouché peut causer des dégâts d’eau importants à l’intérieur de votre maison.
- Vérification des composantes électriques : Le serrage des connexions et la vérification des condensateurs préviennent les pannes et les risques d’incendie.
Un entretien professionnel, coûtant généralement entre 150 $ et 250 $, permet de conserver l’efficacité énergétique de l’appareil, de prolonger sa durée de vie de plusieurs années et de prévenir des réparations coûteuses. C’est l’un des meilleurs retours sur investissement que vous puissiez faire pour votre système de confort.
Canicule : comment garder votre maison fraîche sans faire exploser votre compte d’Hydro
Le climatiseur est votre meilleur allié contre la canicule, mais il ne devrait pas être votre seule ligne de défense. Utiliser votre système de climatisation de manière stratégique, en combinaison avec d’autres techniques, vous permettra de maximiser votre confort tout en maîtrisant votre facture d’électricité. Penser que la climatisation seule peut tout régler est une approche inefficace et coûteuse.
La première bataille à gagner est contre le gain solaire. La chaleur qui entre par vos fenêtres, surtout celles orientées au sud et à l’ouest, est votre principal ennemi. La solution la plus simple et la plus efficace est de bloquer le soleil avant qu’il n’atteigne le verre. Voici quelques stratégies classées par ordre d’efficacité :
- Végétalisation : Planter un arbre à feuilles caduques du côté sud ou ouest de votre maison est une stratégie à long terme incroyablement efficace. Il fournira de l’ombre en été mais laissera passer le soleil en hiver. De nombreux programmes municipaux au Québec encouragent cette pratique.
- Protections extérieures : Les auvents, les stores extérieurs ou les volets sont les plus efficaces car ils arrêtent la chaleur à l’extérieur. Ils peuvent réduire le gain de chaleur solaire de 65 % sur les fenêtres orientées au sud et jusqu’à 77 % sur celles orientées à l’ouest.
- Pellicules solaires : Appliquées directement sur la vitre, ces pellicules réfléchissantes peuvent bloquer une part importante du rayonnement solaire sans obstruer la vue.
- Rideaux et stores intérieurs : C’est la solution la moins efficace, mais elle reste utile. Préférez des rideaux de couleur claire pour réfléchir la chaleur plutôt que de l’absorber. Gardez-les fermés durant les heures les plus chaudes de la journée.
Ensuite, luttez contre l’air chaud qui s’infiltre. Colmatez les fuites d’air autour des fenêtres, des portes et des passages de tuyauterie. Une autre source majeure de chaleur est l’entretoit. Une bonne isolation de celui-ci peut faire une différence énorme. Des programmes comme Rénoclimat offrent des subventions pour ce type de travaux, qui bénéficient à votre confort été comme hiver.
Enfin, utilisez l’air à votre avantage. La nuit, si la température extérieure descend en dessous de celle de votre intérieur, ouvrez les fenêtres pour créer un courant d’air et évacuer la chaleur accumulée. Le matin, refermez tout avant que le soleil ne commence à taper. L’installation de ventilateurs de plafond est également une excellente stratégie. Ils ne refroidissent pas l’air, mais le mouvement d’air sur votre peau peut créer une sensation de fraîcheur de 3 à 4°C, vous permettant de régler votre climatiseur à une température plus élevée et d’économiser de l’énergie.
En combinant ces méthodes, vous créez un environnement domestique plus résilient face aux canicules, où votre système de climatisation travaille plus intelligemment, et non plus durement.
SEER, HSPF : comment déchiffrer le jargon pour choisir la thermopompe la plus performante
Lorsque vous magasinez une thermopompe, vous serez bombardé d’acronymes techniques. Deux d’entre eux sont absolument essentiels à comprendre pour faire un choix éclairé au Québec : le SEER (ou TRÈS en français) et le HSPF. Ignorer le second au profit du premier est l’erreur la plus fréquente et la plus coûteuse que font les acheteurs.
Le SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio) ou TRÈS (Taux de Rendement Énergétique Saisonnier) mesure l’efficacité de l’appareil en mode climatisation. Plus le chiffre est élevé, plus l’appareil est efficace pour refroidir. Au Canada, le minimum légal est de 13, mais les modèles performants se situent plutôt entre 18 et 25.
Le HSPF (Heating Seasonal Performance Factor) mesure l’efficacité de l’appareil en mode chauffage. C’est le ratio de la chaleur produite par rapport à l’électricité consommée sur toute une saison de chauffe. Plus le HSPF est élevé, plus vous économiserez sur vos frais de chauffage. Le minimum est de 7.1, mais un bon appareil pour le climat québécois devrait viser un HSPF de 10 ou plus.
Pourquoi le HSPF est-il si important au Québec ? Parce que nous utilisons le chauffage beaucoup plus longtemps que la climatisation. Votre thermopompe fonctionnera environ 2000 heures par an en mode chauffage, contre seulement 600-800 heures en mode climatisation. Une petite amélioration du HSPF a donc un impact financier beaucoup plus grand qu’une amélioration équivalente du SEER. Comme le souligne une analyse de Ressources Naturelles Canada, un point de HSPF supplémentaire peut vous faire économiser quatre fois plus d’argent par an qu’un point de SEER supplémentaire.
Le tableau suivant, adapté au contexte québécois, met cette réalité en perspective.
| Critère | SEER / TRÈS | HSPF | Impact annuel au Québec |
|---|---|---|---|
| Définition | Efficacité en climatisation | Efficacité en chauffage | – |
| Durée d’utilisation annuelle | ~700 heures | ~2000 heures | Le chauffage est utilisé 3x plus |
| Gain pour +1 point d’efficacité | Économie de ~20 $ / an | Économie de ~70 $ / an | Le HSPF est ~3.5x plus rentable |
| Seuil optimal au Québec | TRÈS 18+ | HSPF 10+ | Le meilleur retour sur investissement |
Ne vous laissez pas séduire par un SEER très élevé si le HSPF est médiocre. Pour le Québec, le point de rendement optimal se situe souvent sur des modèles avec un TRÈS de 18-20 et un HSPF supérieur à 10. Payer une prime exorbitante pour un TRÈS de 25 avec un HSPF de 9 n’est pas un bon calcul pour notre climat.
À retenir
- Le choix d’un système de climatisation au Québec doit être vu comme un investissement sur 12 mois, où la performance en chauffage (HSPF) est souvent plus rentable que celle en climatisation (SEER).
- Les subventions gouvernementales (LogisVert, Chauffez Vert) transforment l’équation financière, rendant les thermopompes performantes plus accessibles que jamais.
- Un dimensionnement précis (BTU) et un placement stratégique des unités sont aussi cruciaux que le choix de l’appareil lui-même pour garantir efficacité et longévité.
Adieu mazout, bonjour efficacité : le guide pour choisir votre nouveau système de chauffage
La décision d’installer une climatisation est souvent le point de départ d’une réflexion plus large sur l’efficacité énergétique de sa maison, surtout pour les milliers de propriétaires québécois qui chauffent encore au mazout. Remplacer une vieille fournaise au mazout par une thermopompe centrale performante couplée à une nouvelle fournaise électrique est l’une des rénovations les plus rentables et écologiques que vous puissiez entreprendre.
Cette conversion est fortement encouragée par les gouvernements via des subventions massives. Le programme Chauffez Vert, par exemple, a été spécifiquement conçu pour aider les ménages à abandonner les combustibles fossiles. Selon les données d’organismes spécialisés comme Écohabitation, la combinaison des aides provinciales et fédérales peut être très avantageuse. Une subvention peut atteindre jusqu’à plusieurs milliers de dollars si votre nouvelle thermopompe remplace un système de chauffage au mazout, ce qui réduit considérablement le coût de cet investissement majeur.
Au-delà de l’aide financière, les bénéfices sont multiples. Vous obtenez un système de confort centralisé, silencieux et performant pour l’été et l’hiver. Vous vous libérez de la volatilité des prix du pétrole et des livraisons de mazout. Et surtout, vous réduisez drastiquement l’empreinte carbone de votre habitation. Une autre option stratégique est le système bi-énergie, qui combine une thermopompe avec votre fournaise existante (si elle est compatible) ou une nouvelle. Ce système intelligent bascule automatiquement vers la source d’énergie la moins chère en fonction de la température extérieure, vous donnant accès au tarif DT très avantageux d’Hydro-Québec.
Pour une maison de taille moyenne, passer du mazout à un système bi-énergie ou tout-électrique avec thermopompe peut générer des économies annuelles de 1200 $ à 1800 $ sur les coûts de chauffage. Avec les subventions, le retour sur investissement se fait souvent en 5 à 7 ans seulement. C’est une transition qui s’inscrit parfaitement dans la logique de l’investissement confort 12 mois : vous réglez votre problème de canicule estivale tout en optimisant radicalement vos dépenses de chauffage hivernales.
Si vous êtes propriétaire d’un système au mazout, le moment n’a jamais été aussi propice pour faire la transition. Pour évaluer la solution la plus adaptée à votre situation et estimer les économies et subventions potentielles, l’étape suivante consiste à demander une évaluation complète par un entrepreneur certifié en chauffage, ventilation et climatisation.